Une étude récente menée par des chercheurs de l'Université Curtin révèle que les satellites Starlink de SpaceX causent des interférences significatives avec les observations de radioastronomie. Ces interférences proviennent d'émissions radio non intentionnelles des satellites, affectant jusqu'à 30 % des images du ciel analysées et soulevant des préoccupations quant à l'avenir de la recherche astronomique.
L'étude, qui a analysé 76 millions d'images du ciel sur une période de quatre mois, a détecté des émissions radio provenant de 1 806 satellites Starlink. Ces émissions non intentionnelles, issues de l'électronique embarquée des satellites, se retrouvent dans des bandes de fréquences allouées à la radioastronomie, perturbant ainsi la capture de signaux faibles provenant de l'espace. Le problème est particulièrement préoccupant avec la deuxième génération de satellites Starlink, qui émettrait des niveaux de radiation électromagnétique plus élevés sur une gamme de fréquences plus large que la première génération.
Dylan Grigg, doctorant à l'Université Curtin et auteur principal de l'étude, a souligné que "certains satellites ont été détectés émettant dans des bandes où aucun signal n'est censé être présent". Il a ajouté que ces émissions sont difficiles à prédire et à filtrer car elles ne font pas partie d'un signal intentionnel. Le professeur Steven Tingay, directeur exécutif de l'Institut de Radioastronomie de Curtin, a précisé que si Starlink ne viole pas les réglementations actuelles, il existe une marge d'amélioration réglementaire pour atténuer ces interférences.
L'expansion continue des constellations de satellites comme Starlink, qui vise à fournir un accès Internet mondial, pose un défi croissant pour la recherche scientifique fondamentale. Les astronomes craignent que la prolifération de ces satellites ne rende de plus en plus difficile l'étude de l'univers, potentiellement au détriment de découvertes scientifiques majeures. Les conclusions de cette étude soulignent la nécessité d'un dialogue constructif entre les opérateurs de satellites et la communauté astronomique, ainsi que d'une adaptation des réglementations internationales pour trouver un équilibre entre les avancées technologiques et la préservation des environnements radio-silencieux essentiels à la radioastronomie.
Les chercheurs encouragent les opérateurs de satellites et les régulateurs à prendre en compte cet impact sur la radioastronomie dans le développement des engins spatiaux et dans les processus réglementaires. Des discussions sont en cours avec SpaceX, qui s'est montré ouvert à l'idée de trouver des solutions pour réduire ces émissions. L'avenir de la radioastronomie dépendra de la capacité à trouver un terrain d'entente pour assurer la coexistence harmonieuse de ces technologies.