Des chercheurs de l'Université de Tel Aviv ont identifié la protéine lymphopoïétine stromale thymique (TSLP) comme un facteur clé dans le développement de l'œsophagite à éosinophiles (OE), une maladie inflammatoire chronique de l'œsophage. Cette découverte, publiée dans la revue Allergy, ouvre des voies prometteuses pour de nouveaux traitements ciblés.
L'OE, une affection allergique se manifestant par des difficultés à avaler, des douleurs thoraciques et abdominales, et des retards de croissance chez les enfants, a vu sa prévalence augmenter constamment au cours de la dernière décennie, tant en Israël que dans le monde occidental. Les traitements actuels, tels que les régimes alimentaires stricts et les formules à base d'acides aminés, montrent une efficacité souvent limitée. L'étude, menée par le Professeur Ariel Munitz et son étudiant diplômé Anish Dsilva, en collaboration avec le Dr Chen Varol de l'hôpital Ichilov et le Professeur Marc Rothenberg du Cincinnati Children's Hospital, a révélé des concentrations élevées de TSLP dans l'œsophage des patients atteints d'OE. Cette cytokine, sécrétée en réponse aux allergènes, active les cellules immunitaires et entraîne une inflammation. Les expériences sur modèles animaux ont démontré qu'une neutralisation de la TSLP réduisait significativement l'éosinophilie œsophagienne, un marqueur diagnostique clé, et prévenait dans certains cas le développement de la maladie.
Cette avancée s'inscrit dans un contexte d'évolutions rapides dans la prise en charge de l'OE. Des traitements récents comme le dupilumab ont montré des améliorations significatives des résultats histologiques, symptomatiques et endoscopiques. L'etrasimod, un modulateur sélectif des récepteurs S1P, a également démontré une bonne tolérance et une efficacité soutenue. La recherche sur la TSLP a aussi révélé des corrélations entre le nombre de cellules T influencées par la TSLP et le taux d'éosinophiles, suggérant le développement potentiel de tests sanguins non invasifs pour identifier les patients éligibles à des traitements ciblés par anticorps monoclonaux bloquant la TSLP. L'étude a bénéficié du soutien de subventions de l'Israel Science Foundation, de l'US-Israel Binational Science Foundation et de l'Azrieli Foundation Canada-Israel.