Le 5 août 2025, le Pakistan a connu des manifestations nationales organisées par les partisans de l'ancien Premier ministre Imran Khan, sous la houlette de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI). Ces rassemblements marquaient le deuxième anniversaire de l'emprisonnement de Khan et réclamaient sa libération. Les manifestations, qui se sont étendues à travers le pays, ont été marquées par des interventions des forces de l'ordre. À Lahore, plus de 200 militants du PTI ont été arrêtés, dont environ 120 lors d'opérations nocturnes. À Karachi, la police a eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser plusieurs centaines de manifestants. Le gouvernement avait anticipé ces rassemblements en instaurant des restrictions, notamment la Section 144 dans des villes comme Islamabad et Rawalpindi, interdisant les regroupements de plus de quatre personnes. Une nouvelle force paramilitaire, la Federal Constabulary, a été déployée pour assurer la sécurité intérieure.
Le porte-parole du PTI, Zulfikar Bukhari, a dénoncé les actions gouvernementales, affirmant que plus de 500 dirigeants et militants du parti avaient été arrêtés dans la seule province du Pendjab. Il a souligné que le deuxième anniversaire de l'incarcération d'Imran Khan était caractérisé par la révocation de ses droits fondamentaux et un accès très limité à son équipe juridique et à sa famille. Imran Khan, ancien capitaine de cricket devenu Premier ministre en 2018, a été destitué en avril 2022. Son arrestation en mai 2023 pour corruption et incitation à des émeutes a été qualifiée de politiquement motivée par lui et ses partisans, qui y voient une tentative de démanteler son parti, le PTI, fondé en 1996. Le PTI se positionne comme un mouvement anti-statu quo, prônant une démocratie égalitaire islamique et se décrivant comme le seul parti non familial de la politique pakistanaise. Les manifestations du 5 août 2025 s'inscrivent dans un contexte de tensions politiques persistantes au Pakistan. La réponse gouvernementale, incluant des arrestations massives et le déploiement de nouvelles forces de sécurité, témoigne d'une volonté de maîtriser le mécontentement interne. Le PTI, quant à lui, maintient que l'emprisonnement de son chef est une atteinte aux normes démocratiques et promet de poursuivre les manifestations jusqu'à sa libération. Il est à noter que la Federal Constabulary, anciennement connue sous le nom de Frontier Constabulary, a été restructurée en juillet 2025 pour devenir une force fédérale opérant dans tout le Pakistan. Cette transformation vise à renforcer les mécanismes de sécurité intérieure et à améliorer la coordination des forces de l'ordre à travers le pays, notamment pour le contrôle des émeutes et la lutte contre le terrorisme.