En août 2025, la Corée du Sud a été le théâtre de développements judiciaires majeurs avec l'inculpation de l'ancien Premier ministre Han Duck-soo et de l'ancienne Première dame Kim Keon-hee. Ces accusations font suite à la tentative de déclaration de la loi martiale par l'ancien président Yoon Suk-yeol en décembre 2024, un événement qui a ébranlé les fondements de la démocratie sud-coréenne.
L'ancien Premier ministre Han Duck-soo fait face à des accusations d'incitation à l'insurrection, de parjure et de falsification de documents officiels. Ces charges découlent de son rôle présumé dans la facilitation de la déclaration de la loi martiale par l'ex-président Yoon Suk-yeol le 3 décembre 2024. La loi martiale, qui visait à contourner l'opposition contrôlant l'Assemblée nationale, n'a duré que quelques heures avant d'être levée suite à un vote unanime de l'Assemblée. Cette mesure était la première du genre en Corée du Sud depuis plus de quarante ans.
Parallèlement, l'ancienne Première dame Kim Keon-hee est poursuivie pour corruption, notamment pour acceptation de pots-de-vin et manipulation de cours boursiers. Les enquêtes ont révélé son implication présumée dans ces affaires, ajoutant une couche de complexité aux retombées de la crise politique.
La crise a débuté le 3 décembre 2024, lorsque le président Yoon Suk-yeol a déclaré la loi martiale. Cette décision a entraîné son impeachment par l'Assemblée nationale le 14 décembre 2024, et sa destitution par la Cour constitutionnelle le 4 avril 2025. Han Duck-soo a brièvement assumé la présidence par intérim après la destitution de Yoon, avant d'être lui-même mis en accusation. Une élection présidentielle anticipée a eu lieu le 3 juin 2025, portant Lee Jae-myung du Parti Démocrate au pouvoir, avec un taux de participation de 79,38%, le plus élevé depuis 1997.
Les procureurs spéciaux ont conclu que Han Duck-soo avait facilité l'insurrection et commis des actes répréhensibles, tandis que Kim Keon-hee est accusée de corruption. L'Assemblée nationale, en votant unanimement pour lever la loi martiale, a signifié son désaccord avec la mesure, et la Cour constitutionnelle, en confirmant la destitution de Yoon, a validé les motifs de l'impeachment. Kim Keon-hee a présenté des excuses publiques, s'engageant à répondre des accusations.
Ces événements marquent un tournant dans l'histoire politique sud-coréenne, démontrant la robustesse des mécanismes de contrôle et d'équilibre démocratiques. La rapidité avec laquelle les plus hauts responsables ont été tenus responsables souligne la force des institutions face à un possible abus de pouvoir. Les conclusions des procédures judiciaires à venir établiront des précédents importants pour la conduite politique et la responsabilité future en Corée du Sud.