Les récentes manifestations au Kenya ont soulevé des questions éthiques majeures concernant la réponse du gouvernement. Le recours à la force contre les manifestants, notamment après la mort du blogueur Albert Ojwang, met en lumière un conflit entre le maintien de l'ordre et le respect des droits humains. Le gouvernement du président William Ruto se trouve à la croisée des chemins, devant arbitrer entre la nécessité de rétablir le calme et l'impératif moral de protéger ses citoyens.
Une des principales préoccupations éthiques concerne la proportionnalité de la réponse policière. Si le maintien de l'ordre public est une responsabilité légitime de l'État, l'utilisation de balles réelles, de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre des manifestants soulève des doutes quant au respect des normes éthiques. La question se pose de savoir si ces mesures étaient réellement nécessaires et si des alternatives moins violentes auraient pu être envisagées.
Par ailleurs, les allégations de collaboration entre la police et des groupes criminels, ainsi que les accusations d'infiltration des manifestations par des éléments perturbateurs, ajoutent une dimension éthique supplémentaire. Si ces allégations s'avèrent fondées, cela constituerait une grave violation de la confiance du public et remettrait en question la légitimité de l'action gouvernementale.
L'appel lancé par la présidente de FIDA-Kenya, Christine Kungu, pour la protection des femmes lors des manifestations souligne la nécessité de garantir la sécurité de tous les citoyens, en particulier les plus vulnérables.
En conclusion, les manifestations au Kenya posent un véritable dilemme éthique pour le gouvernement. Il est impératif que les autorités fassent preuve de transparence, d'impartialité et de respect des droits humains dans leur gestion de la crise. Seule une approche éthique permettra de rétablir la confiance du public et de garantir un avenir stable et juste pour le Kenya.
L'histoire du mouvement Saba Saba, qui a marqué la lutte pour la démocratie au Kenya, rappelle l'importance de préserver les libertés fondamentales et de garantir la participation citoyenne à la vie politique.