Le Japon prévoit de redémarrer en toute sécurité ses centrales nucléaires tout en maximisant l'utilisation des énergies renouvelables, selon le ministre de l'Industrie Yoji Muto. Cette déclaration, faite le 2 octobre 2024, reflète une continuité des politiques énergétiques sous le nouveau Premier ministre Shigeru Ishiba, malgré son opposition antérieure à l'énergie nucléaire.
Avant de devenir Premier ministre, Ishiba avait promis d'éliminer l'énergie nucléaire du mix énergétique du Japon, qui repose fortement sur les importations de combustibles fossiles pour deux tiers de son électricité. Cependant, il a depuis changé de position, plaidant pour des sources d'énergie renouvelable accrues, y compris l'hydroélectricité, et des mesures de conservation de l'énergie.
Muto a souligné l'importance de la sécurité énergétique alors que le Japon anticipe une augmentation de la demande d'électricité en raison de l'établissement de centres de données et d'usines de semi-conducteurs. L'année dernière, les énergies renouvelables constituaient plus d'un quart de la production d'électricité du Japon, tandis que l'énergie nucléaire ne représentait que 9 % du total, suite à la catastrophe de Fukushima en 2011 qui a conduit à l'arrêt de toutes les centrales nucléaires.
Actuellement, le Japon exploite onze réacteurs nucléaires, considérablement réduits par rapport aux 54 qu'il avait avant la catastrophe. Le redémarrage de ces réacteurs a contribué à une diminution des importations de gaz naturel liquéfié (GNL), mais le pays a tout de même fait face à des coûts d'importation énergétique élevés, totalisant 12,4 trillions de yens (86 milliards de dollars) l'année dernière, ce qui a des implications pour le coût de la vie.
Tokyo Electric Power Co (TEPCO) cherche à redémarrer sa centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, la plus grande au monde, bien qu'elle fasse face à des préoccupations locales en matière de sécurité et à des obstacles réglementaires. Des experts suggèrent que les élections à la Chambre des représentants, prévues le 27 octobre, influenceront considérablement l'avenir des discussions sur l'énergie nucléaire au Japon.