La Banque de réserve du Zimbabwe (RBZ) a mis en place des contrôles plus stricts sur les devises, portant l'exigence de cession pour les exportateurs de 25 % à 30 % et rendant obligatoires les comptes bancaires pour tous les commerçants. Cette mesure, annoncée le 7 février 2025, vise à renforcer les réserves officielles de devises dans un contexte de hausse des taux d'inflation du dollar américain.
Le gouverneur de la RBZ, John Mushayavanhu, a présenté ces changements dans son exposé de politique monétaire 2025, soulignant la pression que subit la nouvelle monnaie zimbabwéenne, le ZiG, en raison de la dollarisation croissante. L'inflation du dollar américain a bondi de 10,9 points de pourcentage pour atteindre 11,5 % le mois dernier.
La banque centrale a également exigé de toutes les entreprises qu'elles maintiennent des terminaux de point de vente (POS) fonctionnels capables de traiter les transactions en ZiG et en dollars américains. Les autorités locales doivent vérifier les comptes bancaires et la conformité des POS avant de délivrer ou de renouveler les licences d'exploitation.
Malgré les défis, les réserves de devises du Zimbabwe ont augmenté de 90 % pour atteindre 550 millions de dollars américains (14,3 milliards de ZiG) en janvier 2025, selon les données de la banque centrale. La RBZ supprimera les frais de transaction pour les paiements inférieurs à 5 dollars américains ou leur équivalent en ZiG afin d'encourager l'utilisation des canaux officiels.
Les analystes du marché mettent en garde contre le fait que l'augmentation des exigences de cession pourrait décourager les exportations formelles. "Des taux de cession plus élevés pourraient pousser davantage de commerce dans la clandestinité", a déclaré l'économiste Thomas Moyo de l'Université du Zimbabwe.