Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle le Rwanda à retirer son soutien au groupe rebelle M23 en RDC

Les États-Unis et la Chine ont appelé mardi le Rwanda à cesser de soutenir le groupe rebelle M23, qui a capturé une grande partie de la ville congolaise de Goma dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). L'appel a été lancé lors d'une deuxième réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU en trois jours sur la situation en RDC. La Slovénie s'est également jointe aux critiques contre le Rwanda. Le Conseil de sécurité de l'ONU, à la suite d'une réunion d'urgence dimanche, a réussi à publier une déclaration mais, en raison de la Russie et des membres africains du Conseil de sécurité, n'a pas été en mesure de condamner directement le Rwanda, qui, selon l'ONU, aide le groupe rebelle M23 avec plus d'un millier de soldats dans son attaque contre Goma. Mardi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a appelé le président rwandais Paul Kagame et a exigé le retrait des troupes rwandaises de la RDC. L'ambassadrice américaine à l'ONU, Dorothy Shea, a également appelé à la fin des affrontements ethniques au Conseil de sécurité. Son homologue chinois, Fu Cong, a recommandé au Rwanda de tenir compte de l'appel du secrétaire général de l'ONU António Guterres à retirer son soutien au M23. Mardi, les rebelles avaient pris le contrôle d'une grande partie de Goma, y compris l'aéroport, selon les agences de presse. La chef adjointe de la mission de l'ONU en RDC, Vivian van de Perre, a fait état de la poursuite des attaques et des décès de civils par vidéoconférence depuis le terrain. Elle a appelé à l'action du Conseil de sécurité et a déclaré que les attaques motivées par l'ethnie dans la région avec une histoire sensible doivent être prises au sérieux. En 1994, les milices hutu ont perpétré le génocide rwandais, tuant plus d'un demi-million de Tutsis, qui dirigent maintenant le gouvernement sous Kagame et soutiennent le M23, qui est composé en grande partie de Tutsis. Van der Perre a déclaré que le personnel de la mission de l'ONU (MONUSCO) avait accueilli un grand nombre de personnes de Goma pour les protéger, mais que leurs bases militaires n'étaient pas suffisamment sûres et qu'il y avait des pénuries d'eau, de nourriture et de médicaments. Le ministre des Affaires étrangères de la RDC a appelé le Conseil de sécurité à imposer des sanctions contre le Rwanda pour la deuxième fois en trois jours. L'appel au retrait des forces rwandaises a également été soutenu par l'ambassadrice adjointe slovène, Ondina Blokar Drobič. "La Slovénie continue d'appeler le Rwanda à retirer ses forces du territoire de la RDC et à cesser son soutien au M23. Nous condamnons fermement la violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RDC", a-t-elle déclaré, qualifiant l'attaque contre Goma de menace claire pour la stabilité régionale. Elle a également appelé à la protection des civils, à l'ouverture de couloirs humanitaires sûrs pour la livraison de l'aide et l'évacuation des civils, et a exhorté les parties belligérantes à respecter le droit international.